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Crypto-krach : la crypto-monnaie USDC emportée dans la chute de SVB

La faillite de la banque californienne SVB provoque des secousses dans tous l’univers tech, jusqu’aux crypto-monnaies. La cryptomonnaie USD Coin (USDC), dite « stable », qui est théoriquement indexée sur le dollar, ne l’est plus depuis la nuit de vendredi à samedi. Ce décrochage, de près de 10% autour de 0,9 dollar pour un USDC, est intervenu après que son créateur Circle ait annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de la banque en faillite SVB.

Circle a en effet expliqué sur Twitter ne pas être parvenu à retirer tous ses dépôts au sein de Silicon Valley Bank (SVB), une banque californienne en faillite. « Comme d’autres clients et déposants qui dépendent de SVB pour leurs services bancaires, Circle se joint aux appels pour une poursuite d’activité de cette banque importante pour l’économie américaine », ont réclamé les dirigeants de Circle.

Les « stablecoins » en souffrance

La USDC est une stablecoin adossée au dollar américain, créée par Circle et Coinbase. Il s’agit d’un jeton (ERC-20) sur la blockchain Ethereum, dont la valeur est garantie par des réserves en dollars américains détenues par des institutions financières américaines.

Dans cet univers, le « stablecoin » USDC constitue la deuxième monnaie numérique dite « stable » par son volume en circulation (environ 40 milliards de dollars), derrière le Tether, et la quatrième cryptomonnaie au monde, selon le même critère. Dans son sillage, d’autres stablecoins souffrent. Le Dai, quatrième devise « stable » par le volume en circulation, est également tombé à 0,94 dollar dans la nuit de vendredi à samedi tandis que le Frax (6e) chutait à 0,93 dollars, au plus bas de son histoire.

Récemment, l’USDC a perdu sa parité avec le dollar américain et a atteint un niveau historiquement bas. Comment cela a-t-il pu se produire ? La dérive de l’USDC de son objectif initial de maintenir une parité avec le dollar américain a des conséquences importantes. Tout d’abord, elle affecte la confiance des investisseurs dans la stabilité de l’USDC en tant que stablecoin. En outre, cela peut entraîner une volatilité accrue de l’USDC, ce qui la rend moins attrayante pour les investisseurs qui recherchent une monnaie stable.

Face à cette soudaine tempête, la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a suspendu la conversion d’USDC en dollars jusqu’à lundi du fait de l’activité exceptionnelle sur cet actif. De même, Binance, le plus grand site de transactions en cryptomonnaies, a choisi d’interrompre la conversion d’USDC en BUSD, ou Binance USD, la devise « stable » de sa plateforme.

Plusieurs établissements décrochent

Depuis vendredi, l’Agence de garantie des dépôts (FDIC) a repris le contrôle de la SVB après le retrait massif de ses clients et des tentatives infructueuses de levées de fonds. Depuis, plusieurs établissements de taille moyenne ou régionale ont dévissé en Bourse comme la Californienne First Republic ou la Signature Bank, toute deux amputées de 30% de leur valeur. Problème : de nombreux clients pourraient retirer leurs fonds dans ces établissements et entraîner avec eux d’autres faillites.

Afin d’éviter l’effet domino, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a expliqué que le gouvernement travaillait sur « une résolution » de la situation en écartant toutefois un sauvetage par de l’argent public. Elle espère une acquisition par l’Agence de garantie des dépôts.

Panique en Angleterre

La faillite de la banque SVB constitue la plus grosse faillite bancaire depuis celle de Washington Mutual en 2008. Et ses répercussions ne s’arrêtent pas aux Etats-Unis. De l’autre côté de la Manche, on s’inquiète du sort de sa filiale anglaise, la Silicon Valley Bank UK Limited. La Banque d’Angleterre a annoncé son intention « de demander au tribunal de [la] placer dans une procédure d’insolvabilité bancaire ». Pour autant, le Trésor britannique a assuré que les problèmes de la SVB n’avaient « pas d’implications sur d’autres banques exerçant au Royaume-Uni ».

La chaine de télévision britannique a annoncé que la Bank of London, ouverte il y a deux ans, avait l’intention d’étudier la reprise de la branche anglaise de la SVB. Sur cette même chaîne, le ministre des Finances britannique a quant à lui fait part de son inquiétude pour l’économie britannique. « Il existe un risque sérieux pour nos secteurs de la technologie et des sciences, dont beaucoup font affaire avec cette banque. »

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