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Néo-banques britanniques : 35 millions de clients en 2020

Selon une étude publiée par Accenture, les banques exclusivement digitales opérant au Royaume-Uni devraient connaître une très forte croissance en 2020. Elles totaliseraient alors 35 millions de clients en Europe et dans le reste du monde.

 

Le nouveau profil-type du client : le quarantenaire plutôt que l’adolescent

Le cabinet de conseil identifie toutefois plusieurs obstacles qui pourraient entraver cette progression. Actuellement, les banques mobiles et en ligne à 100 % opérant au Royaume-Uni revendiquent 13 millions de clients en Europe. Parmi elles, on dénombre Revolut, Tandem, Starling, Monzo et N26. Au premier semestre 2019, les néo-banques ont ouvert 5 millions de comptes outre-Manche. Leur clientèle se diversifie également. La banque sur smartphone n’est plus l’apanage de la génération du millénaire. Plusieurs banques digitales précisent que leur profil de client type est une personne âgée d’environ 45 ans, ayant davantage d’argent à placer, et n’habitant plus forcément Londres. Ce dernier point pourrait donner à penser que les néo-banques sont aussi en train de remplir l’espace déserté par les grandes banques, avec leurs fermetures d’agences massives.

Une banque digitale perd en moyenne 9 £ par client

L’un des principaux atouts des banques digitales, estime Accenture, tient à leur modèle d’exploitation. Ces startups, plus mûres, mettent moins l’accent sur l’acquisition de clients que sur le développement de leur rentabilité. Leurs coûts sont moindres, par rapport aux banques classiques : elles n’ont pas d’agences à entretenir, pas de systèmes IT obsolètes à remplacer. Ainsi, elles consacrent en moyenne 20 £ à 50 £ par compte pour les services aux clients, contre 170 £ par compte pour les banques traditionnelles. De plus, la confiance s’étant instaurée, les dépôts qu’on leur confie augmentent. Le dépôt moyen est actuellement de 350 £ par client, contre 70 £ lors des débuts de ces néo-banques. Toutefois, c’est encore très loin de la concurrence : 9000 £ en moyenne par compte. Pour l’heure, la majorité des nouveaux acteurs n’est pas encore rentable. En moyenne, une banque digitale perd 9 £ par client. Le taux de clients qui changent de banque outre-Manche est faible, malgré les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour simplifier et accélérer la migration.

L’effet boomerang : quand la « High Street » crée ses banques 100 % digitales

Par ailleurs, les banques classiques ne se contentent plus de moderniser leurs infrastructures existantes. Certaines lancent leur propre banque 100 % digitale, comme par exemple RBS. Tom Merry, directeur général en charge de la stratégie chez Accenture, analyse : « Les banques digitales sont populaires, mais la majorité ne sont pas rentables. Ces banques ont un fort potentiel, en tant que catalyseur d’un changement positif de la banque. Elles poussent les banques traditionnelles à investir dans la technologie, l’ergonomie et l’expérience client. Mais l’acquisition de clients seule ne leur garantit pas un succès à long terme, car la concurrence s’aiguise et la plupart des banques digitales continuent à perdre de l’argent ». Par conséquent, estime M. Merry, « il faut que ces banques deviennent l’établissement principal de davantage de clients. Cela, ainsi que leur capacité à relever des défis essentiels, en termes de scalabilité, de bilans et de fonds, de gestion du risque et de la conformité, constitueront les facteurs décisifs de leur futur succès ».

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